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1. Vue de l'installation FORT DU TAUREAU - Galerie in extenso - photographie : Sébastien Camboulive


2. La Règle du Jeu (2008), tirage lambda contrecollé sur aluminium sous diasec, 57 x 77 cm, 2/5

    courtesy Galerie Art:concept - photographie : Sébastien Camboulive


3. Screenshot sequence 2009, toile occultante, tir au fusil. 200 x 280 cm. Pièce unique

    courtesy Galerie Art:concept - photographie : Sébastien Camboulive


4. L'éternité par les astres - hypothèse astronomique

    contretype sur bromure dʼargent contrecollé sur aluminium, 23 x 29,7 cm, 2006.

    courtesy Galerie Art:concept - photographie : Sébastien Camboulive

JULIEN AUDEBERT

FORT DU TAUREAU


17 décembre 2009 - 05 février 2010


Si on le prend strictement dans le sens de son élaboration, le travail de Julien Audebert est un système nodal symptôme de l’entrelacement d’une multitude de références. L’œuvre se noue et se dénoue à travers un tissu de citations, de clins d’œil et d’emprunts puisés dans la culture savante ou populaire. En ce sens, si on souhaite dévoiler une partie de l’exposition « Fort du taureau », il nous faut passer par la citadelle éponyme plantée dans la baie de Morlaix qui fut une prison dont Blanqui(1) fut le dernier détenu. Depuis sa cellule, le célèbre communard rédige un texte à l’ambition scientifique, l’éternité par les astres où l’auteur défend les thèses mécanistes(2) de l’époque. Composé d’un tissu noir criblé de plomb et retro-éclairé, « Screenshot sequence» s’apparente à une carte céleste qui n’est pas sans évoquer les recherches de Blanqui. Cette œuvre inédite est aussi un exemple de l’attachement de Julien Audebert pour la chronophotographie(3) dont il fait lui-même l’usage. C’est ainsi que les différentes scènes de chasse extraites de « la règle du jeu » sont condensées en une seule image qui devient le théâtre d’une étrange situation où un nombre impressionnant d’animaux se font abattre.


C’est en réalité une multitude d’interactions qu’entretiennent les trois œuvres présentées par Julien Audebert. Ces interactions permettent aux œuvres de se déployer pleinement dans un lieu qui lui se contracte en prenant l’apparence d’un espace carcéral (vitres obturées, couloir étroit). Concentration et déploiement sont sans doute les principaux mouvements en action dans l’iconographie de Julien Audebert sans oublier le plaisir évident que l’artiste prend à créer des images chargées d’énigmes et dont l’aspect mystérieux fascine.


Martial Déflacieux


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Notes :

1. Louis Auguste Blanqui fut emprisonné par Adolphe Thiers pendant la commune

2. Que l’on peut entre autre résumer ainsi : Etant donné le peu d’éléments qui existent (60) dans l’univers et celui-ci étant infini, il y a de forte chance pour que tout soit reproduit ailleurs, par exemple la terre comme nous même.

3. Inventé par Marey et grâce à laquelle plusieurs mouvements d’une chose photographiée sont saisi sur la même image, (Marey utilisait un fusil pour réaliser ses chronophotographie).